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Les véhicules à gaz naturel, une nouvelle solution responsable

1 Fév 2010    4 min.

Aujourd’hui, par souci pour notre environnement, on conçoit de nombreuses solutions vertes, même dans les secteurs les plus polluants comme le transport. L’une d’entre elles a de quoi séduire les décideurs, les constructeurs et les consommateurs en termes de transport : les véhicules à gaz naturel (VGN).

1. Le Québec et les GES

Chaque année, le ministère du Dévelop-pement durable, de l’Environnement et des Parcs publie le bilan de la province en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), en fournissant la répartition de ces émissions selon les secteurs économiques. Ce sont surtout les secteurs de l’industrie et du transport qui ressortent de ce bilan.

L’évolution de leur part annuelle est cependant très différente. Alors que le secteur industriel a enregistré une diminution des émissions de GES de 7,1 % entre 1990 et 2006, le secteur du transport, quant à lui, a vu ses émissions croître de 21,9 %, si bien qu’en 2006, le transport constituait 40 % des émissions totales de GES de la province.

Entre 1990 et 2006, les émissions totales de GES sont restées stables (légère augmentation de 1,6 %). Au Québec, pour 2020, on vise un niveau de 20 % inférieur à celui de 1990.

Dans ce contexte, les innovations dans le secteur du transport semblent une opportunité à explorer, offrant à coup sûr une diversité de solutions capables de converger vers l’objectif visé.

Voici un aperçu des émissions occasionnées par la combustion de chaque carburant susceptible d’être utilisé dans le transport. Bref, faire une plus large part au gaz naturel dans le transport aiderait à atteindre l’objectif visé.

Tableau 1 : Émission de GES

Carburant GES (kg CO2e) par unité d’énergie (GJ) Écart avec les émissions du gaz naturel
Gaz naturel 50 198 0
Propane 60 477 +17 %
Diesel 72 125 +30 %
Essence (automobile) 68 145 +26 %

2. Les véhicules au gaz naturel (VGN)

Plusieurs VGN circulent dans le monde depuis de nombreuses années. Il s’agit surtout de flottes de véhicules publics urbains comme les autobus ou les camions-bennes. Ces dernières années, ils sont passés de 2,8 millions en 2003 à environ 9,4 millions actuellement.

La combustion du gaz naturel permet une réduction draconienne des contaminants comparativement aux combustibles généralement utilisés pour les véhicules. Ces contaminants sont responsables du smog présent dans les grandes métropoles. L’utilisation du gaz naturel dans les véhicules urbains contribue ainsi à assainir l’air.

Des défis se présentent, car l’industrie des carburants liquides s’est développée depuis plus de 100 ans. La logistique de distribution est très bien rodée, et les utilisateurs en ont une bonne compréhension. Le gaz naturel est livré par réseau et nécessite une configuration prévoyant des points de ravitaillement, surtout que l’autonomie des réservoirs à gaz naturel est moins grande que celle des réservoirs d’essence ou de diesel.

Bien que les coûts d’entretien et de ravitaillement soient inférieurs à ceux des véhicules conventionnels, les coûts d’achat initiaux sont plus élevés. Dans bien des régions du monde, ces difficultés ont déjà été surmontées par une logistique adaptée à ce carburant prometteur.

3. Les technologies du VGN

Les véhicules au gaz sont dotés de réservoirs de carburant de forme cylindrique et sont fabriqués en acier, en aluminium, en fibre de verre ou en fibre de carbone. La plupart du temps, le réservoir est placé dans le coffre du véhicule, mais il peut aussi se trouver sous le véhicule. Les véhicules peuvent utiliser deux types de carburant soit le gaz naturel comprimé ou, plus rarement, le gaz naturel liquéfié.

On remplit un réservoir de gaz naturel comprimé comme un réservoir à essence. Le moteur à gaz naturel comprimé fonctionne presque de la même façon que les moteurs à combustion interne utilisant d’autres sources de combustibles.

D’autres véhicules ont la possibilité d’utiliser l’essence (ou le diesel) et le gaz naturel, procurant ainsi plus de flexibilité. À l’origine conçus pour fonctionner à l’essence, ils ont été modifiés pour utiliser également le gaz naturel. Ces véhicules sont généralement moins efficaces que ceux conçus au départ pour fonctionner exclusivement au gaz naturel.

Enfin, les recherches se poursuivent et des équipes se penchent aussi sur l’utilisation d’un mélange de gaz naturel comprimé et d’hydrogène. General Motors a également mis au point un moteur pouvant utiliser le gaz naturel comprimé, l’alcool et l’essence. De son côté, une filiale de Fiat a construit une voiture qui peut fonctionner à l’éthanol, à l’essence ou au gaz naturel, selon la puissance qu’exigent les conditions routières.

4. Le gaz naturel au Canada

Au Canada, le gaz naturel est une solution fiable grâce à la qualité des réseaux de distribution et à son prix moins assujetti aux fluctuations des marchés internationaux.

Dans la plupart des provinces canadiennes, on trouve déjà des véhicules qui fonctionnent au gaz naturel. Les normes gouvernementales sur l’efficacité des combustibles, exprimées en kilos de dioxyde de carbone par kilomètre, sont de nature à accroître l’adoption du gaz naturel par les constructeurs et les utilisateurs.

Quelques chiffres
  • Il existe environ 9,4 millions de véhicules au gaz naturel à travers le monde.
  • On compte 14 100 postes de ravitaillement. Les trois quarts des nouveaux postes sont destinés au public.
  • En moyenne, les coûts du gaz naturel sont environ 33 % inférieurs à ceux de l’essence à la pompe.
  • Plus de 50 constructeurs différents produisent 150 modèles de véhicules et de moteurs à gaz naturel. À elle seule, GM construit 18 modèles de véhicules au gaz naturel à travers le monde.

Abdelhaq El Ouardi, ing., Conseiller technique
Groupe DATECH

Source : « Les véhicules à gaz naturel, une option de plus en plus prisée », Gaz Québec, été 2009, Association québécoise du gaz naturel (AQGN), p 4-5.


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